La Commission européenne a publié le 7 juin une communication sur l’approche globale de la santé mentale. Avec 20 initiatives phares et des financements de l’UE provenant de différents instruments financiers d’une valeur de 1,23 milliard d’euros, la Commission soutiendra les États membres en accordant la priorité aux personnes et à leur santé mentale. « Une entreprise qui ne dispose pas d’une main-d’œuvre en bonne santé ne peut pas réaliser son potentiel de productivité il y a donc un impératif à la fois social et économique à s’attaquer à cette tendance croissante. Notre santé mentale au travail est tout aussi importante que notre santé physique » a rappelé Nicolas Schmit, commissaire à l’emploi et aux droits sociaux.
« Le coût de l’inaction en matière de santé mentale est considérable et devrait augmenter, compte tenu des défis mondiaux liés aux changements sociaux, politiques et environnementaux, à l’intensification de la numérisation, aux pressions économiques et aux changements radicaux sur le marché du travail ».
De fait, l’action de l’UE en matière de santé mentale s’articulera autour de trois principes directeurs :
– une prévention adéquate et efficace ;
– l’accès à des soins de santé mentale et à des traitements de qualité et abordables ;
– la réintégration dans la société après la guérison.
« La santé mentale est aussi importante pour notre bien-être que la santé physique. Les citoyens l’ont rappelé une nouvelle fois lors de la conférence sur l’avenir de l’Europe. Aujourd’hui, nous prenons une mesure majeure pour soutenir la santé mentale en Europe, pour les plus vulnérables, notamment pour les personnes et les enfants fuyant l’Ukraine, qui doivent surmonter des expériences terribles. Notre approche européenne, la première du genre, met la santé mentale sur un pied d’égalité avec la santé physique et décrit tout ce que nous faisons pour que le soutien soit accessible et abordable pour tous ceux qui en ont besoin ». Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission européenne - 07/06/2023
Cette approche globale aborde la problématique de la santé mentale dans l’ensemble des politiques afin de reconnaître les multiples facteurs de risque de la maladie mentale. Dans le cadre de cette approche, les actions concrètes doivent couvrir un vaste éventail de politiques et incluront des efforts pour :
– Promouvoir la bonne santé mentale par l’intermédiaire de la prévention et la détection précoce, notamment au moyen d’une initiative européenne pour la prévention de la dépression et du suicide, d’un code européen de la santé mentale et d’un renforcement de la recherche sur la santé cérébrale.
– Investir dans la formation et le renforcement des capacités qui mettent l’accent sur la santé mentale dans l’ensemble des politiques et améliorent l’accès aux traitements et aux soins. Les actions comprendront des programmes de formation et d’échange pour les professionnels et un soutien technique aux réformes de la santé mentale à l’échelle nationale.
– Assurer une bonne santé mentale au travail en sensibilisant et en améliorant la prévention. Cela se fera, par exemple, au moyen de campagnes de sensibilisation menées à l’échelle de l’UE par l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-OSHA) et d’une éventuelle future initiative de l’UE sur les risques psychosociaux au travail.
– Protéger les enfants et les jeunes pendant leurs années les plus vulnérables et les plus formatrices, dans un contexte de pressions et de défis croissants. Les mesures comprennent un réseau de santé mentale pour les enfants et les jeunes, une boîte à outils de prévention pour les enfants, portant sur les principaux déterminants de la santé mentale et physique, ainsi qu’une meilleure protection en ligne et sur les médias sociaux.
– Répondre aux besoins des groupes vulnérables en apportant un soutien ciblé à ceux qui en ont le plus besoin, tels que les personnes âgées, les personnes en situation économique ou sociale difficile et les populations de migrants/réfugiés. Une attention particulière est accordée aux populations touchées par les conflits, notamment les personnes déplacées d’Ukraine (en particulier les enfants) et les enfants restés en Ukraine et traumatisés par la guerre.
– Montrer l’exemple à l’échelle internationale en sensibilisant et en fournissant un soutien de qualité en matière de santé mentale dans les situations d’urgence humanitaire.
« La santé, cela comprend la santé mentale et il ne peut y avoir d’union européenne de la santé sans un accès égal et en temps utile à la prévention, au traitement et à la prise en charge de la santé mentale de tous. Aujourd’hui nous prenons un nouveau départ vers une approche globale de la santé mentale, axée sur la prévention et une conception multipartite à l'échelle de l’UE. Nous devons mettre un terme à la stigmatisation et à la discrimination afin que ceux qui en ont besoin puissent demander et recevoir l’aide dont ils ont besoin. On a le droit de ne pas aller bien, et il nous incombe de veiller à ce que toute personne demandant de l’aide y ait accès ». Stella Kyriakides, commissaire à la santé et à la sécurité alimentaire - 07/06/2023
• Commission européenne, Bruxelles le 7 juin 2023, Communication de la Commission au Parlement européen, au conseil, au comité économique et social européen et au comité des régions sur une approche globale en matière de santé mentale.
• A lire – Panorama de la santé : Europe 2022